Depuis le 24 mars jusqu’au 8 avril, plus de 500 personnes ont embarqué des côtes sénégalaises à destination de l’Espagne, en dépit de l’arrivée du nouveau président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Face à cette situation préoccupante, il est légitime de se demander si le président nouvellement élu pourra réellement faire quelque chose de concret pour endiguer ce fléau. Peut-on compter sur lui ? Quelles mesures devra-t-il prendre pour satisfaire les attentes de la population?
L’immigration clandestine à partir du Sénégal est un problème persistant depuis de nombreuses années. Les jeunes sénégalais sont souvent attirés par l’espoir d’une vie meilleure en Europe, au prix de voyages périlleux à travers l’océan Atlantique. Malheureusement, ces traversées sont souvent mortelles, et même ceux qui parviennent à atteindre l’Espagne ou d’autres pays européens peuvent être confrontés à des conditions de vie précaires et à l’exploitation.
Face à cette réalité, le nouveau président, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, doit s’attaquer à la racine du problème comme se fut l’une de ses promesse de campagne vendue aux jeunes et à la population sénégalaise. La première étape consiste à comprendre les raisons profondes de cette immigration clandestine. Des facteurs tels que la pauvreté, le manque de perspectives économiques, la corruption et la précarité sociale, le chômage endémique et galopant, contribuent à pousser les jeunes sénégalais à risquer leur vie pour chercher une meilleure vie ailleurs.
Mesures potentielles à prendre:
1. Développement économique : Le président Faye doit s’engager à stimuler l’économie et à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes. Cela peut être réalisé grâce à des investissements dans des secteurs clés tels que l’agriculture, le tourisme et les industries créatives. En créant des emplois décents localement, il y aurait moins d’incitation pour les jeunes à quitter leur pays.
2. Éducation et formation: Investir dans l’éducation et la formation professionnelle est essentiel pour habiliter les jeunes sénégalais à développer leurs compétences et à accéder à des opportunités locales. Le président Faye pourrait mettre en place des programmes de formation axés sur les compétences techniques et professionnelles les plus demandées sur le marché du travail, afin d’améliorer les perspectives d’emploi des jeunes.
3. Sensibilisation et prévention: Il est primordial de sensibiliser la population aux dangers de l’immigration clandestine. Le président Faye devrait lancer des campagnes de sensibilisation qui mettent en évidence les risques et les conséquences de ces voyages dangereux, en impliquant les médias, les leaders communautaires et les organisations locales.
4. Renforcement de la coopération internationale: Pour lutter efficacement contre l’immigration clandestine, il est crucial de coopérer avec les pays de destination. Le président Faye devrait travailler en étroite collaboration avec l’Espagne et d’autres pays européens pour partager des informations, renforcer la sécurité aux frontières et faciliter le retour des migrants illégaux dans leur pays d’origine.
5. Création et offre d’emplois massifs et varié pour tout type de formation et de niveau d’étude. Mais comment devra s’y atteler le nouveau régime si l’on sait que rien n’est acquis d’avance dans un état comme le nôtre.
La lutte contre l’immigration clandestine ne peut être menée à bien que par une approche globale et multisectorielle. Le nouveau président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a la responsabilité de mettre en place des mesures concrètes pour satisfaire les attentes de la population sénégalaise. En développant l’économie, en investissant dans l’éducation, en sensibilisant le public et en renforçant la coopération internationale, il peut espérer réduire de manière significative ce fléau et offrir un avenir meilleur aux jeunes Sénégalais.
Par Cheikh Tidiane KANDE, Journaliste, auteur et entrepreneur