Maïmouna Bousso, partisane du Pastef et proche du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, a exprimé des opinions tranchées lors d’un direct sur ses réseaux sociaux, abordant principalement le thème de la liberté d’expression. Ses déclarations ciblaient explicitement les détracteurs des nouvelles autorités, ainsi que ceux qui diffament et insultent
constamment les autres.
« Nous n’accepterons pas d’être dans l’opposition et de subir des insultes, d’être diffamés, de voir notre réputation salie, et cela sous les yeux de nos enfants. Aujourd’hui, nous arrivons au pouvoir et on continue de nous insulter, de nous salir devant nos parents et nos enfants. Cela, nous ne pouvons pas l’accepter. En ce qui me concerne, moi, Maïmouna, je ne l’accepterai jamais. Nous nous sommes battus contre l’injustice, contre ces individus qui passent leur temps à insulter et à diffamer. Mais je peux vous dire que c’est terminé, car les choses vont changer. J’ai remarqué que beaucoup de gens s’affolent, mais pourquoi s’affolent-ils tous ainsi? Tout simplement parce que la personne qui les protégeait n’est plus là et qu’ils ont perdu tout ce qu’ils avaient. Cela, nous ne pouvons pas l’accepter. Pendant 12 ans, nous l’avons vécu. Moi, Bali Bou Sonko, je ne l’accepterai plus, car nous avons vécu d’énormes souffrances dans ce pays. »
Elle a également souligné que certaines personnes se sentaient protégées par le passé, leur permettant d’arrêter qui elles voulaient. Aujourd’hui, ces mêmes personnes insultent librement, croyant qu’elles ne subiront aucune conséquence.
« Sachez que nous avons actuellement un procureur en poste, et pourtant, c’est ce même procureur qui était là sous Macky Sall. Ce procureur, lorsqu’une personne décidait d’exprimer son opinion sans même insulter quelqu’un, s’autorisait à l’arrêter. Nous nous tuions à lui dire que la liberté d’expression était menacée à l’époque, mais aujourd’hui, nous voyons des gens qui passent leur temps à traiter les autres d’homosexuels, de lesbiennes, ou de tous les noms d’oiseaux. Il y a même des responsables qui se basent sur ces accusations. Je le dis clairement, nous ne pouvons plus l’accepter. Sachez que ce n’est pas cela la liberté d’expression. Nous avons vu ici des gens qui se proclamaient patriotes ou de l’APR. Ces gens-là ont créé des comptes mais se sont protégés en vivant à l’étranger. Sachez que ces gens-là n’avaient pas le droit de mettre les pieds au pays car ils savaient qu’ils allaient être arrêtés. »
Bousso a aussi noté la différence entre les comportements passés et actuels, dénonçant ceux qui insultent librement dans les médias sans crainte de répercussions, insistant sur la nécessité de débattre avec des arguments plutôt qu’avec des insultes.
« Maintenant, nous avons des gens qui sont ici au pays, sur des plateaux de TV, sur des chaînes YouTube ou des sites internet, et qui passent leur temps à insulter les mères, les pères ou les enfants des autres. De quel droit se permettent-ils de se comporter ainsi? En plus, ils se permettent de nous dire que c’est nous qui avons combattu ces arrestations à l’époque. Non, je leur dis clairement, ce n’est pas la même chose. Si j’ai quelque chose à leur répondre, c’est que nous n’avons jamais insulté ni diffamé quelqu’un. Nos sujets tournaient autour de la politique, et le débat était basé sur des arguments politiques. Si des opposants veulent s’opposer, ils n’ont qu’à le faire, nous n’avons aucun problème avec cela. Opposez-vous si vous le voulez, et si le Premier ministre se comporte d’une manière que vous jugez incorrecte, vous pouvez le dire mais avec des arguments, car vous en avez le droit. Par contre, nous n’accepterons pas certains comportements. »
Ces propos surviennent dans un contexte de tension accrue après l’arrestation de l’activiste sénégalais Bah Diakhaté par la Division des Investigations Criminelles (DIC). Son arrestation fait suite à des déclarations jugées outrageantes envers le Premier ministre Ousmane Sonko, notamment concernant l’homosexualité. Ces propos, diffusés dans une vidéo virale, ont incité le procureur de la République à s’autosaisir de l’affaire et à ordonner une enquête de la DIC.