Le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé, dimanche, son côté peu ou prou méconnu de l’écrasante majorité des sénégalais. Le Premier ministre qui faisait face à la Jeunesse Patriotique du Sénégal (JPS) s’est attaqué d’une impétuosité sans précédent à la presse sénégalaise.
Décidemment, le Chef du gouvernement Sénégalais a la trouille vis-à-vis des médias. Mais Ousmane Sonko le cache mal depuis bientôt une décennie. Durant tout son parcours d’Opposant, le nombre de fois qu’il a donné une conférence de presse [s’il en existe] peut-être compté du bout des doigts !
L’homme s’est toujours contenté de déclarations sur ses propres plateformes digitales, à défaut de cibler ou d’accorder des interviews à des organes de presse ou autres journalistes avec qui il serait beaucoup plus à l’aise et/ou il ne risquait pas d’entendre des questions qui fâchent.
Vraisemblablement, la presse à laquelle il s’attaque et défie aujourd’hui n’a-t-elle pas usé de son pouvoir [quatrième pouvoir] dans un passé récent pour faire face aux brimades du régime de Macky Sall tendant à lui briser les ailes ? Sans nul doute, cela coule de source !
Sinon, combien de journalistes ont-ils été envoyés en prison pour n’avoir eu le tort que de « porter la plume dans le plaie » comme pour reprendre la célèbre phrase d’Albert Londres ?
L’actuel directeur général de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) Pape Alé Niang, le journaliste Pape Ndiaye de la chaine de télévision privée Walfadjri et j’en passe ont tous connu la prison au nom de l’antisystème. Nul besoin, au demeurant, de revenir sur les sujets abordés par ceux-là en lien avec le désormais « Homme fort » de la République.
Et voilà qu’une fois au pouvoir, contre toute attente, Ousmane Sonko s’en prend, par le biais de menaces, à peine voilées, à cette presse qui l’a porté au pinacle. « Avoir un organe de presse et menacer des gens et faire du chantage sur les gens ne passera plus. Il y a des moins que rien qui assument leur vol et veulent que personne ne parle et qu’on leur pardonne tout. Ça doit cesser », a martelé Ousmane Sonko dans un ton « guerrier ».
Qu’à cela ne tienne ! Le Premier ministre feint-il de ne pas voir l’ »ennemi » sous le pied ? Nul besoin aussi de lui rappeler qu’à une semaine de l’Aid El-Kebir (Tabaski), les ménages croulent sous le faix des prix des denrées de premières nécessités hors de portée du « Goorgorlu ».
Des pères de familles se tournent encore les pouces ne sachant comment saisir le bélier par les cornes. Et comme « solution », Ousmane Sonko promet encore et encore, lui et son équipe de faire baisser les coûts sous peu. Comme cela ne suffisait pas, il en ajoutera qu’ils ont hérité d’une situation alambiquée.
Oublie-t-il qu’ils ont été élus pour apaiser les souffrances des sénégalais avec leur « baguette magique ». La presse ne dérogera jamais à sa mission si noble d’information. Et tenter de l’inféoder au nom d’intérêt contingent serait la pire des options puisqu’elle constitue inéluctablement l’un des piliers de la démocratie. Il vaut mieux avoir la phobie de la baisse du coût de la vie que d’en avoir pour les médias qui l’ont accompagné au nom de la démocratie et non d’une quelconque chapelle politique !