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L’Afrique : la démocratie de la paralysie pour des États en quête d’émergence (Par Cheikh Tidiane KANDE)

La démocratie en Afrique est souvent saluée comme étant le moyen le plus efficace pour favoriser le développement et l’émergence des micro-États du continent.

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Cependant, les réalités politiques, économiques et sociales propres à l’Afrique rendent cette affirmation plutôt hypothétique.
En effet, de nombreux défis et obstacles entravent la pleine réalisation des bienfaits potentiels de la démocratie en Afrique.

Tout d’abord, la démocratie suppose un système politique stable, fondé sur l’état de droit, la séparation des pouvoirs et la protection des droits humains. Or, dans de nombreux pays africains, ces principes fondamentaux sont souvent ignorés ou bafoués. Les faiblesses institutionnelles, les pouvoirs exécutifs omnipotents et la corruption endémique sapent les bases mêmes de la démocratie, compromettant ainsi son potentiel de développement.

Les transitions démocratiques sont souvent caractérisées par des tensions politiques, des crises électorales et des conflits post-électoraux, ce qui empêche toute véritable stabilité gouvernementale propice à l’émergence.

Ensuite, la démocratie africaine est souvent confrontée à des défis socio-économiques majeurs. Ces défis incluent la pauvreté généralisée, le chômage, les inégalités sociales et économiques, ainsi que l’insuffisance des infrastructures de base. Dans ce contexte, il est difficile pour les gouvernements démocratiques africains de répondre efficacement aux attentes de la population et de mettre en œuvre des politiques de développement économique cohérentes.

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La démocratie ne peut pas en soi fournir des emplois ou réduire la pauvreté, elle nécessite des ressources et des politiques publiques adéquates pour générer une croissance économique durable.

De plus, les pays africains sont souvent confrontés à des défis liés à la diversité ethnique, linguistique et religieuse. Ces facteurs contribuent souvent à des divergences et des tensions politiques, ce qui rend la consolidation démocratique difficile. Les dirigeants politiques, dans le but de maintenir le pouvoir, peuvent exploiter ces divisions pour favoriser des groupes spécifiques au détriment d’autres, sapant ainsi la stabilité socio-politique.
Une démocratie fragile peut donc amplifier ces tensions, rendant difficile la mise en place d’une dynamique de développement harmonieuse et inclusive.

Enfin, la démocratie ne peut garantir le développement économique que si elle est soutenue par des institutions fortes et des politiques publiques adéquates. Malheureusement, en Afrique, les institutions sont souvent faibles, corrompues et dépourvues de ressources nécessaires pour promouvoir un développement durable. Les gouvernements démocratiques peuvent être entravés par des bureaucraties inefficaces, une mauvaise gestion des ressources publiques et un manque de volonté politique pour mettre en œuvre des politiques de développement économique cohérentes.

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La démocratie en Afrique est confrontée à de nombreux défis qui entravent son potentiel de développement et d’émergence des micro-États tel La nécessité d’institutions fortes, d’une stabilité politique, d’une croissance économique inclusive et de politiques publiques efficaces est essentielle pour transformer la démocratie en un moteur véritable de développement socio-économique.

Sans ces conditions préalables, il est difficile d’imaginer une dynamique de développement et d’émergence réelle dans les micro-États africains.

Par Cheikh Tidiane KANDE

Écrivain, essayiste, journaliste et entrepreneur, homme politique 

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